- HAÏFA
- HAÏFAHAÏFATroisième agglomération urbaine et port principal de l’État d’Israël, Haïfa associe le destin de deux cités: Acre (Akko en hébreu) et Haïfa. La première, centre urbain traditionnel de la Galilée, s’efface avec le renouveau de la présence juive devant la seconde, centre urbain moderne.Acre bénéficiait de la convergence des routes continentales traversant la Galilée: la voie la plus courte vers Damas par la vallée de Bet Kerem au nord, et l’accès au lac de Tibériade par la large vallée du Nahal Evlayim et le bassin de Tur’an au sud.Située, à l’origine, à 1 kilomètre de la côte, sur la rive du fleuve Na’aman, la ville se déplace, à l’époque hellénistique (\HAÏFA IIIe s.), vers son site actuel: elle occupe le promontoire gréseux qui limite, au nord, la grande baie de Haïfa. Elle joue, dès lors, le rôle de place commerciale qu’elle conserve, sous la domination arabe, après 638. Capitale du royaume franc après la chute de Jérusalem, en 1187, dernier point d’appui des croisés en Palestine, Acre (Saint-Jean-d’Acre) est reconquise et détruite par les musulmans en 1291. Elle n’est relevée de ses ruines qu’après 1750 et devient le port principal de la Palestine à la fin du XVIIIe siècle.Son déclin s’amorce avec l’occupation par les armées d’Ibrahim Pacha (1832-1840), l’ensablement de son port et la promotion de Beyrouth comme port d’accès à Damas. À la fin du mandat britannique (15 mai 1947), Acre (12 000 hab.) n’est plus qu’un marché régional pour la Galilée arabe voisine et un petit port de pêche; cependant, un nouveau quartier se développe hors des murs au début du XXe siècle.Entre-temps s’était développée l’agglomération juive de Haïfa, sur les pentes nord-est du mont Carmel, aire anticlinale complexe (548 m) de direction nord-ouest - sud-est, qui provoque un important décrochement de la côte, délimitant une baie profonde mais à large courbure. Isolé de l’intérieur par les pentes rocheuses du Carmel, au sud, et par les marécages de la plaine alluviale côtière (plaine de Zevulun), à l’est, le petit port de Haïfa, très modeste, ne compte que 1 000 habitants au début du XIXe siècle, 3 000 en 1830 quand il commence à bénéficier des difficultés d’Acre.L’influence allemande, que traduisent l’installation, en 1868, d’une colonie allemande (les Templiers) et la visite de Guillaume II, en 1898, à Haïfa, joue un rôle dans la décision du gouvernement ottoman de faire de la ville la tête de ligne de la voie ferrée reliant la côte au chemin de fer du Hedjaz. Achevée en 1905, elle fait de Haïfa le port d’exportation des grains du Hauran; la population atteint, en 1913, 15 000 habitants (dont 3 000 Juifs), dépassant dès lors celle d’Acre.Les éléments décisifs pour le développement de la ville sont, sous le mandat britannique (1920-1947): le choix de Haïfa, pour la création d’un port en eau profonde (achevé en 1933) et la construction d’une nouvelle voie ferrée côtière vers Gaza et l’Égypte, qui fait de la ville le nœud des chemins de fer palestiniens. Désormais est fixée la fonction portuaire et commerciale de la ville; elle se double vite d’une importante fonction industrielle: arrivée de l’oléoduc venant d’Irak en 1936, installation d’une raffinerie de pétrole, achevée en 1939, et d’autres industries importantes (fonderie, cimenterie, savonnerie, verrerie et ateliers mécaniques).Ces tendances se sont affirmées après l’indépendance d’Israël. Haïfa est essentiellement le grand port du pays (trafic: 9,2 Mt en 1991). C’est un grand centre industriel, axé sur les industries chimique et mécanique. La conurbation s’est peu à peu étendue à tout le fond de la baie; la ville elle-même comptait 251 000 habitants en 1992. Les quartiers résidentiels se dispersent sur les terrasses et les pentes du Carmel, dans la plaine alluviale côtière au nord-est, autour du centre commercial et du port.Haïfa ou Haiffa(anc. Caïffa) princ. port d'Israël; ch.-l. du distr. du m. nom; 224 600 hab. (aggl. urbaine 392 700 hab.). Centre culturel et industriel (notam. raff. de pétrole).
Encyclopédie Universelle. 2012.